Doit-on distinguer les solutions EAM et GMAO ?

Pour qualifier les solutions logicielles de gestion de la maintenance, on parle généralement de Systèmes de Gestion de Maintenance Informatisés (GMAO).

Parfois, le nom Entreprise Asset Management (EAM) est également utilisé. Y a-t-il toujours une distinction à faire entre ces deux terminologies ?

Qu’est-ce qu’un logiciel EAM et quelle est la différence avec un logiciel GMAO ? Nous détaillerons les principales caractéristiques de ces solutions, répondrons en quoi elles diffèrent les unes des autres et quelle est leur place dans le monde de la maintenance d’aujourd’hui.

RAPPEL DES FAITS

Lorsque ces solutions ont émergé, la GMAO et l’EAM étaient considérées comme ayant des approches différentes de la gestion de la maintenance et ne s’adressaient pas à la même catégorie d’acteurs. La GMAO offrait un service répondant aux besoins des responsables techniques de maintenance, des industriels et des prestataires de services, tandis que l’EAM était destinée aux propriétaires d’actifs immobiliers multisites, opérant à l’échelle nationale, voire internationale. L’EAM mettait davantage l’accent sur les aspects financiers, tels que les coûts d’amortissement des actifs techniques, les coûts de maintenance et les coûts des processus d’achat, alors que dans la GMAO, il était davantage orienté vers les aspects opérationnels de la maintenance.

Cependant, avec la dernière génération de solutions modernes sur le marché aujourd’hui, la frontière entre les deux approches semble s’estomper. Pour mieux comprendre et expliquer les principales spécificités de la GMAO et de l’EAM, remontons 40 ans en arrière…

Dans les années 1980, lorsque les premiers systèmes de GMAO ont été introduits sur le marché, leur objectif était de remplacer les systèmes de maintenance manuelle. Initialement destinés principalement aux sites industriels, ils se sont progressivement orientés vers la maintenance des bâtiments en proposant des solutions de plus en plus adaptées pour :

• Gestion des bons de travail
• Le calendrier de maintenance préventive
• Gestion des stocks de pièces détachées
• … l’historique événementiel des actifs techniques

Parallèlement, le logiciel EAM a été développé pour répondre aux attentes des grandes organisations qui ont réalisé que la maintenance ne se limitait pas à un seul service, mais nécessitait une approche globale du métier. Traditionnellement, ces systèmes intégraient des fonctionnalités de gestion de la maintenance, avec un accent particulier sur :

• Le cycle de vie des actifs techniques
• Une approche financière
• Aide à la décision

Les solutions d’EAM étaient souvent très coûteuses et réservées à des groupes internationaux.

Vingt ans plus tard, au début des années 2000, l’émergence d’Internet dans les applications professionnelles a totalement bouleversé le paysage numérique. Avec l’amélioration de la technologie, l’apparition des centres de données, les puissances de calcul et de stockage ont connu une croissance exponentielle, permettant aux éditeurs de GMAO d’intégrer davantage de services et des outils de reporting et d’analyse de plus en plus sophistiqués, avec pour effet de réduire l’écart entre GMAO et EAM.

PLUS PRÉCISÉMENT, QUE COUVRE L’EAM ?

Le logiciel EAM vous permet de gérer le cycle de vie des actifs physiques d’une entreprise dans tous les départements et sites. Ces solutions suivent l’utilisation des équipements, guident les calendriers de maintenance pour optimiser le cycle de vie des actifs et les coûts d’exploitation. 

Asset Lifecycle Management : le cœur d’une solution EAM. Il maximise l’efficacité et la rentabilité de tous les actifs, de la mise en service au remplacement. Cela comprend la planification et la conception, l’approvisionnement puis l’installation, la mise en service, l’exploitation, la maintenance et le déclassement.

Gestion des bons de travail : Une fois qu’un problème a été diagnostiqué, le logiciel EAM peut automatiquement attribuer un bon de travail à une équipe technique d’un service interne ou à un entrepreneur externe pour effectuer la réparation. De la création et de la modification au suivi et au reporting, les systèmes EAM prennent en charge tous les aspects de la gestion de la réponse technique.

Catalogue de pièces et gestion des stocks : La mise à jour des catalogues de pièces détachées, leur affectation aux équipements, la tenue des stocks, la gestion des stocks multisites, multientrepôts représentent des charges financières de fonctionnement très importantes pour les entreprises. EAM prend en charge ces processus et flux de travail et permet d’améliorer le contrôle des achats et la gestion proactive des stocks.

Gestion des ressources humaines : organisation RH pour la gestion des équipes techniques, le recrutement, l’évaluation, la gestion des talents, la formation, la certification des salariés et prestataires, les calculs de charge et de capacité sont des fonctions couvertes par le logiciel EAM pour permettre un meilleur contrôle.

Gestion des contrats : EAM pilote des contrats de services de toutes natures, de leur signature à leur réalisation : contrats de services avec les clients (avec vérification des engagements contractuels portés par des SLA – Service Level Agreements), partenaires, fournisseurs et collaborateurs.

Gestion financière : L’EAM rassemble les données permettant une analyse financière approfondie des installations techniques et logistiques. Il peut également être intégré à un logiciel financier standard pour faciliter la gestion de la comptabilité et des dépenses du projet. 

Analyse et reporting : Les solutions EAM sont capables de créer des rapports sur tous les aspects des actifs techniques d’une entreprise. Des indicateurs de performance clés (KPI) sont fournis pour répondre aux questions qui doivent être abordées dans le processus de prise de décision :

• Combien de fois un actif technique a-t-il échoué ?
• Quel est l’impact des temps d’arrêt sur la productivité ?
• Quels sont les coûts associés à chaque panne et réparation ?
• Combien de fois cet actif échouera-t-il à l’avenir ? 
• Quels sont les coûts associés potentiels ?
• Quels sont les coûts de la prévention ?
• Combien coûtera le remplacement de l’actif ?
• Quand l’actif doit-il être remplacé ?

 QU’EN EST-IL DE LA GMAO ?

Au départ, la GMAO était essentiellement un outil de gestion et d’organisation des opérations de maintenance : planification et répartition du travail des équipes techniques, amélioration de l’efficacité, historisation des informations, aide à la décision, mise en conformité réglementaire, etc.

Mais pas seulement : les éditeurs de GMAO ont su étendre les fonctionnalités de leurs produits et services pour répondre à la diversité des besoins métiers et sont désormais dotés de puissantes capacités techniques de gestion du cycle de vie des actifs et d’analyse financière.

De plus, les technologies cloud offrant une évolutivité illimitée – c’est-à-dire un nombre illimité d’utilisateurs, d’équipements et de sites – permettent à leurs solutions d’être déployées dans des entreprises de toutes tailles sur des territoires géographiques transnationaux.

CONCLUSION

À mesure que la technologie progresse et que les pratiques de maintenance évoluent, les fournisseurs de GMAO innovants ont étendu les fonctionnalités de leurs logiciels, brouillant la frontière entre GMAO et EAM. Leurs applications couvrent les tâches liées à la gestion d’actifs, la comptabilité, la finance, les ressources humaines et les achats, tout comme l’EAM.

Les logiciels EAM et GMAO sont-ils donc différents et faut-il les distinguer ?

Oui bien sûr : La GMAO gère les actifs des entreprises à l’intérieur des lieux de productions et les EAM sont réservé à la production gérée en extérieur.

Mais alors comment le contact avec les machines et équipement qui sont commercialisés par un reseau de distribution ?

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Bonne découverte puis à bientôt sur KONNEK